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C’est formidable !

© pxhere.com

Lettre Professeur des écoles

Alors qu’Omicron serait « derrière nous », il est pour le SNALC inadmissible de dire : « C’est fini, on n’en parle plus ». La situation dans le premier degré notamment pour les directeurs a été particulièrement difficile pour ne pas dire insupportable. Il est impossible de ne pas imaginer aujourd’hui une énième vague dans quelques jours, quelques semaines ou quelques mois. On ne va pas rejouer incessamment le même film et s’entendre dire « Fichtre ! On ne pouvait pas prévoir ! ». 

Maintenant ça suffit.

Contrairement aux idées reçues et aux sous-entendus du gouvernement, tous les syndicats n’ont pas milité pour la fermeture des écoles. Bien au contraire, le SNALC a multiplié les interventions dans les médias pour rappeler l’importance de garder les écoles ouvertes. Lorsque s’est mis en place le premier confinement, nous, les enseignants n’étions pas prêts (personne ne l’était) et nous avons dû alors improviser avec les moyens que nous avions, voire même avec ceux que nous n’avions pas. Il régnait à l’époque une ambiance post-apocalyptique et un climat de peur qui nous ont incités à prendre plus de précautions que nécessaire dans la (nouvelle) vie de tous les jours.  Nous allions jusqu’à désinfecter les courses ou changer de vêtements dès que nous rentrions chez nous. Face à l’inconnu, les décisions autour de l’école semblaient ne répondre à aucune logique. Les écoles furent fermées alors même qu’on nous affirmait qu’il n’y avait aucun risque de transmission de l’enfant à l’adulte, et que d’ailleurs, il n’y avait pas d’enfant contaminé. Nous avons tous en mémoire un nombre impressionnant d’annonces, de décisions absurdes et de contradictions en tout genre. Mais nous ne savions rien, nous n’étions pas prêts et rien n’avait été anticipé.

Qu’en est-il deux ans plus tard ? Les écoles n’ont pas fermé et le gouvernement se targue dans les médias d’avoir gagné le pari de les avoir laissées ouvertes à tout prix. À tout prix, oui… Mais à quel prix pour les enseignants ?

Car nous sommes fin janvier 2022 et le niveau d’épuisement des professeurs est maximal. Le moral des professeurs n’a jamais été aussi bas, si tôt dans l’année. Et pour cause… Cette fois-ci nous savions, cette situation était prévisible, et nous aurions dû être prêts, mais rien n’a été anticipé par le gouvernement comme le demandait le SNALC. Dans la contradiction la plus totale, les écoles sont cette fois restées ouvertes, malgré un virus beaucoup plus virulent et des élèves désormais positifs… Il était prévisible qu’à la rentrée de janvier la situation serait critique. Les contaminations touchaient de plus en plus de collègues incapables d’assurer leur service et en contrepartie, rien n’était mis en place pour éviter cette propagation du virus chez les enseignants ni pour trouver des solutions au manque cruel de personnels et de remplaçants. Paradoxalement, alors que la situation empirait, les protocoles d’allègements se succédaient sans concertation, sans annonce préalable et sans qu’on ait les moyens de les appliquer dans les écoles. Que faire des élèves sans remplaçant, sans possibilité de pouvoir les répartir dans les autres classes et sans pouvoir les renvoyer chez eux ? La réponse à peine voilée de l’institution était : « Démerdez-vous ! ». Dans le même temps devant les médias, les politiques n’avaient de cesse de répéter : « Les enseignants font un travail formidable » …

Les enseignants ne font pas un travail formidable, ils font leur travail et c’est leur devoir. Ils n’ont pas d’autre choix, équipés ou non d’un masque FFP2, que de se démener pour appliquer l’inapplicable et pour répondre au mieux aux exigences institutionnelles du jour.

Ce qui est formidable, c’est qu’une 7ème vague arrivera certainement à l’automne, et qu’on nous dira encore : « On ne pouvait pas prévoir ! » …

Ce qui est également formidable, c’est d’être à la tête d’un ministère comme l’Éducation nationale et d’afficher une assurance et une sérénité sans faille alors que sur le terrain, les professeurs accablés crient désespérément leur détresse….

Ce qui est vraiment formidable, c’est cette utilisation incessante des médias pour féliciter à outrance le corps enseignant avant de justifier de décisions hâtives et inapplicables, mais politiquement correctes aux yeux de l’opinion publique. Pour les professeurs et pour le SNALC, cela laisse transparaître un mépris profond et sincère.

Christophe GRUSON,
Secrétaire national SNALC premier degré

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