Lettre Professeur des écoles
Ces derniers temps, la température dans toute la France avoisine les 30 degrés. Parce qu’il est scientifiquement prouvé que les fortes chaleurs entraînent une baisse des performances cognitives, j’espérais qu’elles puissent expliquer, justifier, excuser l’incohérence voire parfois l’absurdité des orientations, des décisions prises pour l’école par le ministère. Mais il n’en est rien. Depuis quelques années, le comportement obsessionnel de notre ministère le pousse à éprouver un besoin irrépressible de changer, de compliquer, de détruire en permanence l’école publique. Il n’y a pourtant ni de coup de chaud, ni de coup de folie rue de Grenelle : tout ce qui s’y décide est bien et même très bien pensé et calculé.
Aussi, ne vous y trompez pas. Malgré la chaleur ambiante, gardez bien les idées fraîches et claires quand on vous incitera ou que vous serez tentés de signer LE Pacte. Rappelez-vous que tout ce qui vous est présenté depuis quelques temps comme une opportunité, un plus, une avancée, est très rarement pour ne pas dire JAMAIS à l’avantage de notre métier.
Comme toujours, le ministère évoque une nécessité, une bonne raison en prétextant une soi-disant reconnaissance qui nous serait due. Comme il est facile aujourd’hui de proposer quelques euros à des professeurs sous-payés en échange de la signature d’un Pacte « surprise ». Comme il est facile de les convaincre, de les leurrer et de les appâter quand on sait combien leur salaire est honteusement insuffisant. Et comme à chaque fois, quelques mois après le lancement du Pacte, le ministre constatera que l’idée est sensationnelle et que les effets sont là, même si rien n’est vrai. La finalité ? Toujours la même : économies et rentabilité. Le Pacte aura alors prouvé que le professeur des écoles est prêt à travailler plus.
Ne tournons pas autour du pot. À terme, on veut augmenter notre temps de travail et l’annualiser pour en finir avec ce rythme « privilégié » de 24 heures d’enseignement et de 36 semaines de classe.
Signer, c’est prendre un engagement. Mais signer un chèque en blanc ou un contrat d’engagement de 12 mois sans aucun détail mentionnant les conditions de l’offre, c’est prendre des vessies pour des lanternes.
Si ce n’est déjà fait, le SNALC vous recommande de regarder cette vidéo avant de le regretter.
Christophe GRUSON,
Secrétaire national SNALC premier degré