Lettre EPS
L’engagement présidentiel « de placer un enseignant devant chaque classe » est la grande priorité du gouvernement en matière d’éducation depuis la rentrée. Il faut en dénoncer les moyens et les conséquences.
Face à la crise du recrutement, à la multiplication des démissions, à la pénurie sans précédent d’enseignants, plutôt que d’engager une vraie politique d’attractivité et de revalorisation de la profession, c’est une nouvelle politique de la rustine qui est mise en œuvre.
Plutôt que d’améliorer les conditions de travail par des réductions d’effectifs de classes, des programmes, matériels et locaux adaptés, des garanties minimales de sécurité, des emplois du temps cohérents, une meilleure mobilité… nous assistons au contraire à de nouvelles dégradations.
Pour limiter les carences en personnels, tout un forcing administratif et hiérarchique s’emploie actuellement à placer les heures de formation continue, ou de réunion syndicale, en dehors des temps de service, de préférence en soirée, les mercredis après-midi voire les samedis.
Plutôt que d’investir dans un vrai rattrapage salarial, ce qui a été préféré c’est une incitation massive des enseignants, déjà exténués et paupérisés, à accepter davantage de charges dans les missions du pacte et notamment les « remplacements de courte durée », pédagogiquement insensés, ou encore utiliser les enseignants d’EPS, décidément bons à tout faire, à des fins très critiquables dans la énième et prochaine réforme des LP.
Il est bien évident que ce n’est pas avec une telle politique de la rustine que l’on évitera au Titanic de sombrer.
Laurent BONNIN,
secrétaire national chargé de l’EPS
Enseignants d’EPS – SNALC