Lettre AESH & AED
Lors de la passation de pouvoir entre l’ancienne et le nouveau Premier ministre, le 9 janvier dernier, Gabriel ATTAL a déclaré : « Je réaffirme l’école comme étant la mère de nos batailles, celle qui doit être au cœur de nos priorités et à qui je donnerai, comme Premier ministre, tous les moyens d’action nécessaires pour sa réussite.».
Le SNALC ne peut que partager cette volonté. Toutefois, les intentions sont une chose, les moyens mis en œuvre pour les atteindre en sont une autre.
Par exemple, il existe une crise du recrutement des assistants d’éducation, particulièrement dans les zones rurales, et des AESH, moins connue que celle des enseignants, mais tout aussi préoccupante.
Ainsi, maintenir un niveau de rémunération nettement trop faible, ne fidélise pas les personnels, mais décourage en même temps beaucoup de candidats à un emploi d’assistant d’éducation ou pire encore d’AESH.
Les postulants à un emploi d’assistant d’éducation ou d’AESH se raréfient, les démissions explosent et en même temps, l’institution est incapable de remédier à des défaillances qui en constituent pourtant en grande partie la cause :
- des retards récurrents de versement des payes ou de certains éléments composant la rémunération ;
- des CDD qui ne confèrent pas de stabilité professionnelle ;
- des CDI qui tardent à arriver (APSH), voire qui n’arrivent jamais (certains assistants d’éducation) ;
- des temps incomplets…
Autre exemple, la mise en œuvre des PIAL a été une catastrophe humaine pour les élèves en situation de handicap et les personnels, et en même temps, alors qu’un bilan de ces PIAL n’a jamais été publié, malgré les demandes réitérées du SNALC, ils devraient être remplacés très prochainement par les PAS, sans prise en compte des remontées d’un quotidien professionnel si douloureux des acteurs de l’inclusion scolaire, en commençant par les AESH.
Dernier exemple, Gabriel Attal s’était engagé à ce que les organisations représentatives, dont le SNALC, siègent enfin au comité de suivi de l’inclusion scolaire pour y porter la réalité du terrain, et en même temps, les groupes de travail sur l’école inclusive, promis depuis maintenant un an, se font toujours attendre…
Pourtant, sans AESH, l’inclusion scolaire n’existerait pas et sans assistant d’éducation, nombre d’établissements seraient contraints de fermer leurs portes.
Pour conclure, les assistants d’éducation et AESH sont indispensables et en même temps, depuis presque 7 ans, le pouvoir en place les maltraite : une sortie de la précarité est impossible et sur le terrain, leur bien-être au travail sombre, en atteste le nombre de burn out et de départs volontaires.
Si l’école est vraiment la mère des batailles de G. ATTAL, alors des moyens budgétaires conséquents destinés à améliorer les conditions d’emploi et d’exercice des assistants d’éducation et AESH devront être rapidement débloqués.
Gageons que les groupes de travail ministériels, prévus dans les prochaines semaines, aboutiront à des améliorations significatives du cadre d’emploi des AESH d’une part et du cadre d’emploi des assistants d’éducation d’autre part, personnels en manque de reconnaissance et de valorisation de leurs métiers respectifs depuis trop longtemps.
Le SNALC jugera sur les actes !
Danielle ARNAUD
Secrétaire nationale chargée des personnels contractuels