Lettre PLP
Faut-il en rire ou en pleurer ?
Le SNALC a décidé de lancer une grande enquête nationale – après les épreuves de PSE et l’oral de projet de juin – sur les conséquences du Parcours en Y. Elle doit dresser un « bilan complet » de ce dispositif et recueillir votre avis sur les moyens d’améliorer réellement la poursuite d’études ou l’insertion professionnelle des lycéens professionnels (Enquête SNALC – Parcours Y Terminale Bac Pro : bilan et propositions de contreréforme).
L’absentéisme des élèves, quant à lui, a battu des records dès la deuxième semaine de ce fameux Parcours (« Parcours en Y » en lycée professionnel : l’épreuve du réel, entre improvisation et hypocrisie). Pas de surprise pour le SNALC, qui avait annoncé la catastrophe dès la présentation de la réforme en novembre 2023. Qui aurait cru que supprimer toute conséquence pour l’abandon des cours entraînerait un décrochage des élèves ?… Apparemment, pas le Ministère malgré l’expérience du Bac Blanquer. À moins que l’objectif du « Parcours en Y » ne fût avant tout de libérer les plateaux techniques (et les enseignants, accessoirement) pour permettre aux candidats venus de CFA privés de passer leurs épreuves ponctuelles ? On appelle ça l’optimisation des ressources, en langage managérial. En langage enseignant, on appelle ça une vaste fumisterie.
Et puisqu’on parle de grandes ambitions sans moyens, il faut aussi évoquer les sujets de français histoire-géo, EMC (Bac pro : Promesse d’excellence ou sabotage scolaire ?).
Néanmoins, le plus préoccupant reste sans doute la rigueur budgétaire qui commence à rogner sur les obligations élémentaires de sécurité. On parle bien ici de la fourniture gratuite des EPI aux personnels, devenue aléatoire, voire théorique : une économie de bouts de ficelle, au mépris de la loi et de la santé des personnels (La fourniture gratuite d’EPI aux personnels est obligatoire).
Rappelons que les PLP subissent déjà les conditions d’exercice les plus dégradées du second degré. Le SNALC aimerait que notre employeur cesse les déclarations grandiloquentes en contradiction avec ses actes.
Valérie LEJEUNE-LAMBERT
Secrétaire nationale du SNALC chargé de l’enseignement professionnel
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