« Le chantage au « travailler plus pour gagner plus » envers un métier paupérisé relève d’une volonté de nuire sciemment à des êtres humains. »
Jean-Rémi Girard, Président du SNALC
Ne nous y trompons pas : signer le pacte revient à signer un contrat dont nous ne connaissons pas toutes les clauses et qui exclut beaucoup de collègues (localisation de l’école, niveau d’enseignement…).
Ne signez pas et ne vous engagez pas à la va-vite sans savoir de quoi il retourne.
S’engager dans des missions supplémentaires qui jusque-là pouvaient être exercées sans Pacte (comme les stages RAN et l’école ouverte), c’est prendre le risque de perdre les avantages qu’elles présentaient : ces missions existeront toujours hors Pacte.
Accepter le Pacte, c’est renforcer l’imaginaire collectif qui veut que les PE ne travailleraient « que » 24h par semaine et sont « toujours en vacances ».
Le SNALC vous explique
Le Pacte s’organise en « briques ».
Une brique, c’est une mission forfaitaire annualisée (avec une Indemnité pour Missions Particulières de 1250 € bruts – non imposable – ou des Heures Supplémentaires Effectives qui reviennent aussi à 1250 € bruts). Dans une brique, il y aura des heures décomptées (face-à-face pédagogique de soutien en 6e ou devoirs faits), des heures non décomptées car annualisées (préparations, concertations…) ou des heures tout simplement non décomptées car cela pourra être à l’envi (CNR, appui à la prise en charge des EBEP) !
Attention ! Ces heures invisibles et conséquentes ne seront déductibles de RIEN, ni des 108h, ni du temps de classe, alors que nous dépassons déjà largement nos ORS et que ce dépassement n’est ni pris en compte, ni rémunéré.
Les différentes briques du 1er degré
– Soutien en 6e (18h devant élèves, pas de volume horaire spécifique pour la réunionite : réajustements, révisions périodiques, coordination, conseils de cycle 3…)
– Dispositif devoirs faits en collège (24h devant élèves, organisation selon les modalités définies par le collège). À noter que le ministère n’envisage pas que les PE enseignant en maternelle puissent intervenir en collège… Quel irrespect !
– Stages RAN et école ouverte (24h devant élèves sur les congés scolaires)
–Soutien aux élèves de l’élémentaire rencontrant des difficultés dans les savoirs fondamentaux (24h, en plus des APC)
– Coordination et mise en œuvre de projets pédagogiques innovants (pas de volume horaire précis)
– Appui à la prise en charge d’EBEP (pas de volume horaire précis, intervention sur plusieurs écoles… Quid des frais de déplacements ?)
Attention au piège ! S’il n’est pas obligatoire de prendre la mission Soutien en 6e pour pouvoir prétendre à d’autres missions, il existe une priorité politique forte sur cette mission, rappelée sur tous les documents ministériels, y compris sur le flyer normalement envoyé à tous les PE. Cela risque d’entraîner pressions hiérarchiques et interprétations erronées.
De plus, les PE s’engageant, dans les zones à 4 jours, sur les 18h en 6e, risquent de faire basculer les 18h d’animation pédagogique et de formation sur les mercredis après-midi POUR TOUS.
Dans les zones à 4,5 jours, le SNALC reste très dubitatif sur la mise en place de ce dispositif. Le ministère propose de placer les heures de soutien à 15h30, ce qui est totalement utopique. Il faudrait que la classe se termine au plus tard à 15h pour que ce soit faisable (retards des parents, trajet …). Le soutien pourrait être placé plus tard le soir, empêchant les PE de suivre les formations placées en fin d’après-midi et impactant ainsi, là encore, l’ensemble des collègues.
La lettre de mission annuelle
S’engager sur le Pacte, c’est signer une lettre de mission rédigée par le directeur ou la directrice, qui a pourtant d’autres choses à faire en cette période. Il n’y aura pas de missions pour tout le monde et cela va immanquablement créer des tensions.
Attention ! Si un PE venait à ne faire qu’une part de ses heures, le contrat serait rompu, ce qui est une faute professionnelle pour « service non fait ».
« Bref, vous l’aurez compris, plus on avance dans le Pacte, et plus on voit que c’est une catastrophe. De nombreux points révèlent des contradictions entre textes réglementaires, des usines à gaz hallucinantes, de multiples possibilités de pressions, tensions, conflits, incompréhensions aboutissant à de sérieux risques psycho-sociaux. »