Lettre Professeur des écoles
L’enseignement spĂ©cialisĂ© change, de plus en plus vite. Des mutations Ă bas bruit qui ne sont pas, malheureusement, un sujet de dĂ©bat public. En effet, nous sommes passĂ©s de « l’intĂ©gration » à « l’inclusion ». La loi de 2005 et une accentuation depuis 2014 ont accĂ©lĂ©rĂ© la logique Ă l’œuvre vers le tout inclusif. Cette rĂ©volution silencieuse est liĂ©e Ă des engagements dĂ©jĂ anciens de la France (UNESCO, 1994 et 2001), Ă une forte demande sociale des familles, et – bien que cet Ă©lĂ©ment ne soit jamais admis – Ă des pressions du ministère de la SantĂ© et de Bercy pour faire des Ă©conomies.
En effet, l’enseignement spĂ©cialisĂ© coĂ»te cher, très cher. Si l’inclusion permet de satisfaire les attentes des familles, de faire des Ă©conomies et d’afficher une politique vertueuse, la rĂ©alitĂ© est plus complexe et nuancĂ©e.
Nous assistons à une évolution qui s’accélère.
Ainsi, les chiffres de la DEPP montrent que nous allons clairement vers la diminution des places en établissements et services médico-sociaux, ce que le SNALC dénonce.
En parallèle, nous assistons Ă la transformation des enseignants spĂ©cialisĂ©s en personnels-ressources, quand ce n’est pas Ă un dĂ©saveu de leurs compĂ©tences. DĂ©sormais, il n’est plus nĂ©cessaire d’ĂŞtre titulaire du CAPPEI pour prendre en charge un dispositif spĂ©cifique aux Ă©lèves prĂ©sentant des troubles de l’autisme.
Enfin, pour accompagner les élèves dans les classes, nous avons de plus en plus recours aux AESH, les PIAL s’imposent et les robots débarquent !
Pour le SNALC, il est nĂ©cessaire d’investir dans le spĂ©cialisĂ© et la formation de ses enseignants pour que chaque Ă©lève ait accès Ă une solution de scolarisation qui lui soit vĂ©ritablement adaptĂ©e.
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Xavier Perinet-Marquet et Sylvie Morante Cazaux
SNALC Premier degré