Lettre AED – AESH
« Misère, misère !
C’est toujours sur les pauvres gens
Que tu t’acharnes obstinément
Misère, misère ! »
Malheureusement, en 2025, le titre comme les premières paroles de cette chanson de Coluche datant de 1978 résonnent encore pour une large part des AED et AESH.
En effet, la misère s’entend ici comme une situation de détresse : un salaire trop souvent indigent, parfois une réelle souffrance au travail, une absence de reconnaissance, un sentiment d’exclusion sociale et in fine d’injustice compte tenu de l’investissement et du dévouement dont vous faites preuve au quotidien.
Si quelques améliorations accordées à tous les agents de la fonction publique d’État méritent d’être notées (allongement de la durée ou du niveau d’indemnisation en cas de congé pour raison de santé, accès au temps partiel pour les personnels à temps incomplet, extension de la protection sociale complémentaire santé, subrogation en janvier 2027…), de nombreuses avancées restent à conquérir au sein même de l’institution : statut, rémunération, formation, affectation, respect des missions et des droits, fin d’une inclusion au rabais…
Notre lettre revient sur quelques-unes de ces améliorations mais relate également des problématiques majeures dont la mobilité géographique, la substitution des PAS aux PIAL et le renforcement de la sécurité dans nos écoles, collèges et lycées. Cette dernière est désormais une urgence absolue, suite à l’assassinat, par un élève, au couteau, de Mélanie G., assistante d’éducation (AED) au collège Françoise Dolto (Nogent, en Haute Marne), le 10 juin.
Toutefois, le SNALC se veut porteur d’espoir, notamment lorsque ses revendications sont actées par le ministère et par sa volonté de faire bouger les lignes via par exemple le lancement d’une grande campagne en faveur de la création d’un corps de fonctionnaire pour les AESH : Je signe la pétition.
Parce que chacun a sa spécificité, le SNALC défend le métier d’assistant et d’assistante d’éducation et le métier d’accompagnante et d’accompagnant d’élèves en situation de handicap, métiers dont la valeur est gigantesque et fondée sur des statuts de fonctionnaires. N’oublions pas que récemment encore, on tentait de fusionner les AED et les AESH en un seul gloubi-boulga.
Le premier objectif du SNALC pour les AED et les AESH est clair : fin de la précarité et donc de la misère. Mais pour y parvenir, il faudrait déjà que l’Education nationale cesse de s’acharner obstinément sur eux, qu’elle leur accorde un statut de la fonction publique et des conditions d’exercice de leurs missions sûres et protectrices, d’autant plus que sans les AED et les AESH, l’École ne tournerait pas !
Danielle ARNAUD,
Secrétaire nationale du SNALC chargée des personnels contractuels