Lettre AESH
L’invitation du SNALC par le ministère le lundi 27 novembre dernier n’avait qu’un seul objectif : nous séduire !
Après la nomination de Gabriel ATTAL comme ministre de l’Éducation nationale et une première rencontre autour de l’inclusion scolaire le 18 septembre, ce nouveau rendez-vous était présenté comme un groupe de travail sur cette thématique.
Mais il s’agissait en fait d’une opération commerciale destinée à nous vendre l’engagement n°1 annoncé lors de la Conférence Nationale du Handicap (CNH) du 26 avril 2023, à savoir « l’école pour tous » qui sonne l’acte II de l’école inclusive.
Le ministère n’attendait pas de nous des propositions d’amendements, ce qui est pourtant le propre d’un groupe de travail entre l’administration et les représentants des personnels, mais que nous repartions convaincus que les mesures proposées lors de cette CNH, fruit d’un travail extrêmement talentueux en collaboration avec le ministère de la santé, étaient forcément la solution pour réussir l’inclusion scolaire.
La création des Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS) pour remplacer les PIAL et des Accompagnants à la Réussite Educative (ARE) pour regrouper AESH et AED, le déploiement de plateformes d’équipes mobiles médico-sociales, l’intervention des professionnels de santé et l’intégration physique d’IME dans les murs de l’école, le grand plan de formation des équipes pédagogiques… constituaient un ordre du jour interminable pour cette rencontre fixée à une heure et demie.
Mais puisque la finalité de cette réunion était d’obtenir notre aval pour ces dispositifs présentés comme géniaux, la durée envisagée semblait probablement bien suffisante au ministère.
Notre validation était également attendue sur le changement de sémantique : accessibilité à la place de compensation, « école pour tous » à la place d’« école inclusive »…
Heureusement, le ministère s’est pris « un vent »… Il aurait dû se souvenir de ce que disait François RAUX, haut fonctionnaire français : « La séduction a toujours été une histoire de manipulation. ».
En effet, le SNALC a démontré que toutes ces propositions seraient quasi irréalisables sans moyens financiers et humains supplémentaires extrêmement importants, mais il a également obtenu la tenue de véritables groupes de travail, pour aborder tous ces points distinctement et en prenant le temps qu’il faudra pour sortir d’une inclusion au rabais.
Lors de ces rencontres, le SNALC ne manquera pas de traiter la problématique du statut, de la rémunération, des conditions de travail et de la formation des AESH.
Le SNALC n’est jamais dans le registre de la séduction mais toujours dans celui de l’argumentation, de la clairvoyance, de la cohérence et in fine de la défense des personnels, dont les AESH qui ont déjà bien trop souffert de la version actuelle de l’école inclusive !
Danielle ARNAUD
Secrétaire nationale chargée des personnels contractuels