Lettre EPS
En 1963 l’EPS a intégré le ministère de la jeunesse et des sports. Son orientation trop sportive, la nécessité de valorisation des professeurs d’EPS et des objectifs plus scolaires assignés à la discipline l’ont conduite en 1981 à réintégrer le ministère de l’éducation nationale. Ironie de l’histoire, on assiste aujourd’hui à un retour mais inverse. C’est le ministère des sports qui rejoint celui de l’éducation nationale.
Ce nouveau rapprochement du secteur sportif fédéral et de l’éducation physique scolaire peut-il comporter des risques pour la discipline ? Risque de dérives, de concurrence voire de substitution. Est-ce une chance, ou une menace, pour les enseignants d’EPS de voir leur institution pilotée par une ministre des sports ?
Le SNALC a justement été reçu en audience le 16 janvier par A. Oudéa-Castéra. Les propos tenus par la ministre confirment d’emblée l’hypothèse la plus inquiétante. Le sport à l’École a été abordé comme une priorité, en long, en large et en travers, en occultant totalement l’existence de l’EPS, dont le nom n’a même pas été prononcé.
Pour le SNALC, l’importance des activités sportives en EPS n’est plus à démontrer. Ce débat est dépassé. On pourrait même regretter que l’EPS, depuis 1981, soit devenue de moins en moins sportive. En revanche, ce qui est alarmant, sous couvert d’héritage olympique et de lutte contre la sédentarité, ce sont les mises en place de dispositifs, comme une école-un club, les labellisations génération 2024, 30 min d’AQP dans le primaire ou les 2h de sport supplémentaires en collège, qui installent des liens puissants entre le sport et le système éducatif en contournant délibérément notre discipline, pourtant parfaitement apte à satisfaire ces objectifs.
Le SNALC, inquiet, demeurera extrêmement vigilant à l’avenir et fait pour l’heure le point sur cette actualité.
Laurent BONNIN,
secrétaire national chargé de l’EPS
Enseignants d’EPS – SNALC