Lettre Professeurs agrégés
En cette période de disette budgétaire, les ministres défilent, et la politique éducative demeure la même.
La suppression pour l’année 2024 par le gouvernement Barnier de la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA), instaurée en 2008 et prorogée chaque année depuis, permet, avec l’exemple des professeurs agrégés, de mesurer la fuite en avant des pouvoirs publics depuis plus de 20 ans, entre appauvrissement de l’ensemble de la fonction publique et compensations en trompe-l’œil. Ainsi, pour les professeurs agrégés, on constate que la création d’un nouveau grade n’a pas permis de compenser les pertes dues au gel du point d’indice, y compris avec le versement de la GIPA. Et année après année, rapport après rapport, revalorisations « historiques » après dégels du point d’indice tout aussi « historiques », le constat est le même : les enseignants perçoivent en moyenne 1 000 € net de moins par mois que leurs collègues de catégorie A des autres fonctions publiques, et la carrière des agrégés a totalement décroché de celle des fonctions dont les grilles étaient autrefois similaires.
Pour les PRAG aussi, malgré des conditions de travail un peu moins difficiles que leurs collègues du second degré, le constat du déclassement est tout aussi amer.
Ministre après ministre de l’Éducation nationale, le SNALC alerte sur les conséquences désastreuses de la maltraitance des personnels, désormais structurelle dans ce ministère – dont on se demande comment il peut encore tenir debout, sinon grâce à leur dévouement. Si le déficit budgétaire de la France ne permet plus de faire fonctionner ses services publics, le SNALC rappelle cependant inlassablement aux politiques qui nous gouvernent que les comptes ne pourront se redresser sans une éducation de qualité, indissociable de la considération portée aux professionnels qui en sont chargés, y compris salariale.
Anne MUGNIER,
responsable du SNALC chargée des professeurs agrégés
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