Lettre AESH
Avec le projet de réforme des retraites en point d’orgue, le slogan « métro, boulot, dodo », censé décrire un quotidien sans perspective d’épanouissement pour les citadins, pourrait être revisité et devenir « misère, galère, cimetière » pour les AESH.
En effet, avec des temps incomplets devenus la norme en termes de quotités travaillées et un tassement des 3 premiers échelons de la grille indiciaire, les rémunérations sont non seulement au niveau du SMIC pour la très grande majorité des AESH, mais de facto incomplètes.
Les AESH ont des salaires de misère et vivent sous le seuil de pauvreté pour la plupart !
De plus, ce ne sont pas les montants des primes REP et REP+ diminués de 36,2% par rapport aux autres catégories de personnels et l’annonce d’une hausse de 10% du budget alloué aux AESH sans plus de détails qui permettent de laisser entrevoir une amélioration significative de votre situation financière…
Concernant les conditions de travail, avec les PIAL, c’est carrément la bérézina. Parfaitement mobiles et interchangeables au sein d’un PIAL, le plus souvent du jour au lendemain, donc adaptables au pied levé à n’importe quel type de handicap, et fréquemment face à des élèves de plus en plus violents et ingérables, faute de places dans les structures spécialisées, le quotidien professionnel des AESH est devenu une galère !
Enfin, comme si les conditions d’emploi et d’exercice des AESH n’étaient pas suffisamment un enfer, le projet de réforme des retraites enfonce le clou !
Avec des carrières davantage hachées et souvent incomplètes, les temps partiels imposés, et soumis au régime général de l’assurance retraite, l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de départ à la retraite auront des effets dramatiques pour les AESH.
Si cette réforme est adoptée, la quasi-totalité des AESH devra travailler jusqu’à 67 ans pour ne pas subir une décote et aura de toute façon une pension de retraite plus faible, dont le calcul reste basé sur les 25 meilleures années et non sur les 6 derniers mois comme pour les fonctionnaires.
Oublions la pension minimum à 1200 € brut par mois, car étant donné les conditions requises pour l’obtenir, très peu d’AESH devraient être concernés.
Ainsi, usés et épuisés par une inclusion au rabais et une institution maltraitante, pour les AESH enfin retraités, cette période de retraite risque fort de n’avoir comme horizon qu’une entrée hâtive au cimetière !
Par conséquent, au-delà de tous les combats menés par le SNALC pour les AESH, un vrai statut, une hausse des salaires et l’abandon des PIAL, et qui constituent par ailleurs les conditions d’une meilleure retraite, le 7 mars prochain, mobilisons-nous massivement pour le retrait de ce projet de loi injuste et brutal !
Le SNALC alerte le ministère, via la pétition intersyndicale, pour un vrai statut, une hausse des salaires et l’abandon des PIAL.
Le SNALC alerte les parlementaires, via son courrier adressé aux députés et sénateurs pour une amélioration sensible de la situation professionnelle des AESH.
Le SNALC alerte les médias, les associations, les responsables politiques, l’opinion publique… via sa participation à la table ronde du 18 mars prochain, à Rosny-sous-Bois (93), pour une école inclusive de qualité.
Danielle ARNAUD
Secrétaire nationale chargée des personnels contractuels