Lettre Contractuels de l’Éducation nationale
Suite au suicide d’un adolescent victime de harcèlement, début septembre, dans les Yvelines, Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale, a déclaré :
« Nous ne sommes toujours pas à la hauteur ».
Indéniablement, l’institution n’a pas été à la hauteur, car non seulement elle a été incapable de protéger cet élève de 15 ans de ses harceleurs, mais elle a adressé une lettre de recadrage, rappelant entre autres les risques d’une dénonciation calomnieuse, à ses parents qui alertaient, appelaient au secours depuis des mois pour qu’un tel drame n’arrive pas.
Le SNALC partage complètement l’appréciation de notre ministre : « Ce courrier est une honte. Une honte ». De même, le SNALC approuve l’enquête administrative relative à la gestion du dossier et l’audit des rectorats sur cette problématique du harcèlement décidé par le ministre.
Au-delà de la question du harcèlement scolaire et du traitement fait par le rectorat de Versailles, c’est un examen des pratiques totalement déshumanisées, des décisions arbitraires, des interprétations diverses et variées – voire fantaisistes – des textes réglementaires et plus largement des multiples dysfonctionnements de tous les rectorats, DSDEN, écoles et établissements qu’il conviendrait de lancer. La souffrance de ce jeune élève et ses parents a été balayée d’un revers de main, tout comme l’est celle des personnels, en commençant par les contractuels.
Combien de vos sollicitations soit par mail soit par téléphone auprès des différents services administratifs sont restés sans réponse ou vous ont appelés à « une attitude constructive et respectueuse », comme ce fut le cas dans la missive du rectorat de Versailles aux parents de l’élève qui s’est donné la mort ?
Combien de fois l’institution vous a-t-elle fait savoir que vous n’étiez qu’une variable d’ajustement ou un « bouche-trous » et donc corvéable à merci, combien de fois vous a-t-elle dévalorisé(e) et méprisé(e), et combien de fois a-t-elle été jusqu’à vous dire que si les conditions dans lesquelles elle vous employait ne vous convenaient pas, vous n’aviez qu’à faire autre chose ?
Alors oui, Monsieur le ministre, il est temps d’enquêter pour que l’Education nationale arrête cette maltraitance envers les élèves, les parents mais aussi les agents, parmi lesquels les contractuels sont en première ligne, puisque « précaires ».
Le SNALC soutiendra toutes les initiatives allant dans ce sens, et appelle de tous ses vœux que l’engagement de sanctions que vous avez pris soit tenu si ces dernières s’avéraient nécessaires dans ce cas de harcèlement. Le SNALC souhaite qu’il en soit de même lors de chaque dérive ou/et abus dans la gestion des contractuels.
Au quotidien, les contractuels sont à la hauteur des fonctions qui leur sont confiées. Le ministre de l’Education nationale veut être à la hauteur face à une tragédie liée au harcèlement scolaire, que son administration soit désormais à la hauteur d’une gestion transparente, équitable et bienveillante de ses contractuels.
Le SNALC continuera à être à la hauteur pour atteindre cet objectif !
Danielle ARNAUD,
Secrétaire nationale du SNALC chargée des contractuels
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