Lettre EPS
La rentrée démarre fort, avec à la tête de notre ministère un nouveau challenger qui signe une première victoire contre le port de l’abaya et se confronte à la problématique du harcèlement scolaire. Les suicides d’élèves, et le « honteux » courrier de l’académie de Versailles adressé aux parents de l’une des victimes, sont en effet insupportables et nécessitent un traitement immédiat.
Ces problèmes cruciaux ne doivent cependant pas supplanter toute l’actualité et occulter la grande dépression qui frappe le cœur du système scolaire.
Si prohiber l’abaya, renforcer la lutte contre le harcèlement, promouvoir l’olympisme par simple voie de circulaires, à moindre coût, donne l’impression que l’on prend soin du grand corps malade, il en va beaucoup plus difficilement du traitement du fond du syndrome. La chute des rémunérations, du recrutement, des remplacements, des niveaux … passe nécessairement par un vrai rattrapage salarial, sans tâches supplémentaires, ainsi que par l’amélioration urgente des conditions de travail (effectifs de classes, pressions hiérarchiques et parentales, missions pléthoriques, contextes matériels …). Bref, tout le contraire du pacte – ce qui explique son échec.
Il serait bien qu’en cette année olympique notre ministre ne s’élance pas que dans un sprint de rentrée mais dans une course de fond avec pour objectif de replacer sur le podium européen le système éducatif français.
Laurent BONNIN,
secrétaire national chargé de l’EPS
Enseignants d’EPS – SNALC